Les acteurs de la crise ukrainienne Publié par Xavier Moreau le 5 décembre 2013 dans Articles con traduzione in italiano in calce

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Les acteurs de la crise ukrainienne

Publié par Xavier Moreau le 5 décembre 2013 dans Articles su www.realpolitik.tv

 

Il est temps de revenir sur la crise ukrainienne afin de comprendre les acteurs et les enjeux. Nous verrons qu’une fois de plus, la lutte du bien contre le mal n’a pas grand-chose à y voir.

Les États-Unis

Nous avons souvent évoqué la nécessité revendiquée, pour les géopoliticiens anglo-saxons, de séparer de manière radicale l’Ukraine de la Russie. Le but est de réduire au maximum l’ « européannité » de l’empire eurasiatique, dont la proximité géographique en fait un partenaire naturel des deux autres grandes puissances continentales, française et allemande. Les États-Unis souhaitent aujourd’hui maintenir leur domination sur l’Europe à moindre frais, afin de concentrer leurs forces vers l’Asie. La rupture entre l’Ukraine et la Russie écarterait pour un temps l’ascension inévitable de Moscou comme première puissance européenne.

Les États-Unis utilisent donc l’Union Européenne, dans le but pour lequel ils l’ont créée : empêcher l’émergence de puissances continentales en Europe, en rejetant la Russie à ses frontières et en diminuant les puissances française et allemande, par le truchement du parlement européen et de la présidence tournante. Cela produit le genre de situations ridicules, où nous voyons des micros états comme la Slovénie, la Croatie ou les pays baltes et plus actuellement, la Lituanie, parler au nom de la France et l’Allemagne.

La Pologne

La Pologne est l’allié continental privilégié des États-Unis, toujours méfiants vis-à-vis de la France et de l’Allemagne. Varsovie s’est tournée dès les années 90 vers les États-Unis, faute de pouvoir s’appuyer sur son allié français traditionnel. Les frontières orientales de la Pologne contemporaine sont loin de celles de son expansion historique maximum. Elle a certes beaucoup gagné en 1945 en se voyant attribuer par Staline, la Silésie et la Prusse orientale. Elle aurait donc beaucoup à perdre en remettant en cause ouvertement ces redécoupages. Faire basculer l’Ukraine dans le camp occidental serait un bon moyen pour elle, de reprendre pied sur les territoires disputés. La Pologne dispose d’un atout non négligeable, qui est celui de sa transition exemplaire et réussie vers l’économie de marché. Malgré cela, la galaxie de mouvements fascistes autour du parti « Svoboda », sur laquelle elle s’appuie, lui est autant hostiles qu’aux Russes. Leur figure historique, Stepan Bandera, avait d’ailleurs commencé sa carrière en assassinant le ministre de l’intérieur polonais en 1934.

L’Allemagne

L’Allemagne, l’autre grand bénéficiaire de l’Union Européenne après les États-Unis, souhaite intégrer l’Ukraine dans son nouveau « Zollverein ». L’accord de coopération lui permettrait de le faire pour rien. Les intérêts allemands sur cette question, rejoignent ceux des États-Unis, comme dans les années 90, où l’Allemagne organisa la bascule de la Yougoslavie vers la guerre civile. Pour elle, le contrôle de l’Ukraine achève celui qu’elle souhaite exercer sur la « Mittel-Europa », conformément à ses buts géopolitiques traditionnels.

L’Union Européenne

Vouée tôt ou tard à disparaître, comme son prédécesseur soviétique, l’Union Européenne, ou plus exactement, les apparatchiks qui en vivent, souhaitent évidemment faire croire que le cadavre bouge encore… Il faut donc nourrir le « Léviathan » au moyen de nouveaux membres. L’accord avec l’Ukraine était le seul réellement significatif, au contraire de ceux signés avec la Géorgie et la Moldavie. Les technocrates de l’Union Européenne souhaitent, eux aussi, rejeter hors d’Europe, la Russie, dont le social-conservatisme et le souverainisme affirmés séduisent de plus en plus les populations européennes. C’est le sens du rejet par JM. Barroso, de la tenue, pourtant nécessaire, de négociations tripartites. Cela démontre une nouvelle fois, que l’objectif réel de cet accord n’est pas le bien de l’Ukraine, mais sa séparation forcée d’avec la Russie.

La Russie

La Russie a évidemment beaucoup à perdre en cas de signature de cet accord, qui annulerait automatiquement celui qu’elle a déjà signé avec son ancienne capitale. Il faut cependant garder à l’esprit que sur le long terme, la position russe en Ukraine est assez solide. La Crimée et l’Est de l’Ukraine « industrialisé » resteront toujours liés à la Russie, où elle compte de nombreux binationaux. Dans le cas où l’Ukraine actuelle éclaterait – ce qui est possible si les occidentaux continuent de mobiliser l’Ouest contre l’Est – la Russie récupérera la meilleure part dans sa zone d’influence.

La France

La France a tout à gagner dans ce conflit UE/Russie, si elle arrive à créer une relation bilatérale forte avec l’Ukraine. Elle peut y trouver un moyen de se rapprocher plus étroitement avec la Russie, en soutenant la solution médiane d’accords tripartites. Elle renforcerait ainsi l’axe Paris-Moscou, ce qui freinerait les ambitions impériales allemandes ; l’axe Paris-Berlin-Moscou n’étant qu’une vision romantique sans réalité historique ou politique. On a d’ailleurs apprécié la discrétion des dirigeants français sur les derniers événements.

L’Ukraine

L’Ukraine est l’État qui a le plus à perdre de la signature de cet accord. L’UE n’a pas plus d’argent à distribuer en 2013, que l’URSS n’en avait en 1991… Cet accord priverait Kiev de son principal partenaire économique, sans obtenir rien en retour avant 10 ans. La visibilité économique du gouvernement ukrainien est à 6 mois. Que se passera-t-il si l’Ukraine perd 35% de son marché à l’export en quelques mois ? Si Yanoukovitch perd les prochaines élections, son successeur sera mis devant le même dilemme : signer l’accord et faire basculer l’économie ukrainienne dans la dépression, où chercher une solution médiane.

Ces manifestations ont, en tout cas, permis de mettre en évidence, l’ineptie des leaders de l’opposition ukrainienne, entre l’insignifiance d’Arseni Iatseniouk et la maladresse de Vitali Klitchko, hésitant l’un et l’autre à basculer dans l’illégalité la plus totale. C’est peut-être finalement la chance de Viktor Yanoukovitch, de ne pas avoir de prétendant sérieux contre lui. Même si l’on peut reprocher à l’actuel Président ukrainien d’avoir maintenu à son profit, le pouvoir oligarchique, il garde à son crédit d’avoir tenté de réconcilier les deux « Ukraines », celles de l’Est et de l’Ouest. Sa politique qui consistait à faire pression sur la Russie et l’UE, pour obtenir le plus possible de l’un et de l’autre fut judicieuse, quoique maladroite dans son exécution. Ajoutons qu’il est l’initiateur de la politique ukrainienne d’indépendance énergétique.

La solution serait pour le gouvernement ukrainien, de tenir le rôle d’une puissance d’équilibre entre les puissances continentales germanique, française et russe. Pour cela, le Président Yanoukovith doit s’efforcer de négocier de manière bilatérale avec les puissances qui comptent, européennes bien sûr mais également extra-européennes (25% des exportations ukrainiennes se font vers l’Asie et la Turquie est son deuxième partenaire économique derrière la Russie). Avec 45 millions d’habitants et un pays de la taille de la France, le gouvernement ukrainien a mieux à faire que de se faire sermonner par les micro-états qui composent l’UE. En tout état de cause, la négociation tripartite semble aujourd’hui être la solution à développer en priorité, dans la mesure où la France et l’Allemagne pourront réduire les eurocrates au silence.

La raison fondamentale de l’échec de la signature du traité de coopération repose sur le fait que l’Ukraine d’un côté, les États-Unis, l’Allemagne et la Pologne de l’autre, avaient deux objectifs différents. Le but de l’Ukraine était économique et politique : assurer ses exportations vers l’Union Européenne pour rééquilibrer sa balance commerciale déficitaire de €10 milliards et pouvoir parler d’égal à égal avec la Russie, son principal fournisseur d’énergie et son premier partenaire commercial. Le but de la coalition américano-germano-polonaise était uniquement géopolitique : séparer l’Ukraine de la Russie sans rien donner en échange. En signant cet accord, Yanoukovitch aurait rejoint la vaste équipe des « visionnaires » qui ont un jour fait confiance aux États-Unis tel Noriega, Saddam Hussein, Milosevic, Chevardnadze, le Shah d’Iran…

Xavier Moreau

 

Gli attori della crisi ucraina

Pubblicato da Xavier Moreau 5 dicembre 2013 in Articoli

 

E’ tempo di tornare alla crisi ucraina per comprendere i protagonisti e le dinamiche. Vediamo che, una volta di più, la lotta del bene contro il male, non c’entra gran chè.

Gli Stati Uniti

Abbiamo spesso evocato la necessità, rivendicata dai geopolitici anglosassoni , di separare radicalmente l’Ucraina dalla Russia. L’obiettivo è ridurre al massimo il “europeità” dell’impero eurasiatico, la cui vicinanza geografica lo rende partner naturale delle altre due grandi potenze continentali, francese e tedesca. Gli Stati Uniti ora vogliono mantenere il loro predominio in Europa a basso costo per concentrare le loro forze in Asia. La rottura tra l’Ucraina e la Russia stroncherebbe per qualche tempo l’ascesa inevitabile di Mosca come prima potenza europea.

Gli Stati Uniti utilizzano quindi l’Unione europea, per lo scopo per cui l’hanno creata: impedire l’emergere di potenze continentali in Europa, respingendo la Russia verso le sue frontiere e ridimensionando la potenza di francesi e tedeschi attraverso il Parlamento europeo e la presidenza europea a turni. Questo produce tipiche situazioni assurde in cui vediamo micro Stati, come Slovenia, Croazia e paesi baltici, attualmente la Lituania, parlare a nome di Francia e Germania.

Polonia

La Polonia è  l’alleato continentale privilegiato degli Stati Uniti, sempre sospettoso nei confronti di Francia e Germania. Varsavia si è appoggiata dagli anni ’90 agli Stati Uniti, vista l’impossibilità di contare sul suo tradizionale alleato francese. I confini orientali della Polonia contemporanea sono lontani da quelli della sua massima espansione storica. Essa ha certamente guadagnato molto nel 1945, premiata da Stalin con Slesia e Prussia orientale. Essa avrebbe quindi molto da perdere rimettendo apertamente in discussione quella riorganizzazione.  Far passare Ucraina nel campo occidentale sarebbe un buon sistema per lei di rimettere piede nei territori contesi. La Polonia dispone di una carta significativa, quella della sua transizione esemplare e riuscita all’economia di mercato. Nonostante questo, la galassia dei movimenti fascisti gravitanti attorno al partito “Svoboda”, su cui essa si appoggia, le è ostile quanto ai russi. La loro figura storica, Stepan Bandera, aveva iniziato la sua carriera uccidendo il ministro polacco degli Interni nel 1934.

 

 

Germania

La Germania, l’altro importante beneficiario della UE dopo gli Stati Uniti, vuole integrare l’Ucraina nella sua nuova “Zollverein”. L’accordo di cooperazione le avrebbe consentito di farlo senza oneri. Gli interessi tedeschi su questo tema simili a quelli degli Stati Uniti, come negli anni ’90, quando la Germania organizzò lo scivolamento della Jugoslavia verso la guerra civile. Per lei, il controllo dell’Ucraina completa il controllo che intende esercitare sulla “Mittel-Europa”, in conformità con i suoi obiettivi geopolitici tradizionali.

L’Unione europea

Condannata a scomparire prima o poi, come il suo predecessore sovietico, l’Unione europea, o più precisamente, i burocrati che ci vivono, ovviamente vogliono far credere che il cadavere è ancora in movimento … Dobbiamo dunque alimentare il “Leviatano” con nuovi membri . L’accordo con l’Ucraina sarebbe l’unico davvero significativo, a differenza di quelli firmati con la Georgia e la Moldova. I tecnocrati dell’Unione Europea sostengono essi stessi di respingere fuori dell’Europa la Russia, il cui conservatorismo sociale e sovranismo affermato attraggono sempre più persone in Europa. Questo è il significato del rifiuto da JM. Barroso alla conduzione di negoziati tripartiti, per quanto necessari. Questo dimostra ancora una volta che il vero scopo dell’accordo non è il bene dell’Ucraina, ma la sua separazione forzata dalla Russia.

Russia

La Russia ha ovviamente molto da perdere in caso di firma di questo accordo che invaliderebbe automaticamente quello firmato con la sua antica capitale . Si deve ricordare che, a lungo termine, la posizione della Russia in Ucraina è molto solida. La Crimea e l’Ucraina orientale “industrializzate” saranno sempre legate alla Russia, dove conta molti binazionali. Nel caso di implosione dell’attuale  Ucraina – cosa  possibile se l’Occidente continua a mobilitare l’Occidente contro l’Oriente – la Russia recupererà la parte migliore nella sua area di influenza.

La Francia

La Francia ha tutto da guadagnare in questo conflitto UE / Russia, se riesce a creare un forte rapporto bilaterale con l’Ucraina. Si può trovare un modo per legarsi più strettamente con la Russia, sostenendo la soluzione mediana degli accordi tripartiti. Rafforzerebbe quindi l’asse Parigi-Mosca e ostacolerebbe le ambizioni imperiali tedesche; l’asse Parigi-Berlino-Mosca è una visione romantica senza realtà storica o politica. Abbiamo apprezzato la discrezione dei leader francesi sugli ultimi sviluppi.

Ucraina

L’Ucraina è lo stato che ha più da perdere dalla firma di questo accordo. L’UE non ha più soldi da distribuire nel 2013 , quanto l’URSS ne aveva nel 1991 … Questo accordo priverebbe Kiev del principale partner economico, senza ottenere nulla in cambio per almeno 10 anni. Il profilo economico del governo ucraino è di 6 mesi. Cosa accadrà se l’Ucraina perdesse il 35% del suo mercato di esportazione in pochi mesi? Se Yanukovych dovesse perdere le prossime elezioni, il suo successore dovrà affrontare lo stesso dilemma: firmare l’accordo e trascinare l’economia ucraina nella depressione oppure cercare una soluzione di compromesso.

Questi eventi, in ogni caso, hanno permesso di evidenziare l’inettitudine dei leader dell’opposizione ucraina tra l’insignificanza di Arseniy Yatsenyuk e la goffaggine di Vitali Klitschko, esitanti uno e l’altro nella tentazione della completa illegalità. Potrebbe essere finalmente l’occasione di Viktor Yanukovich per non avere contro di lui pretendenti seri. Anche se possiamo incolpare l’attuale Presidente dell’Ucraina di aver mantenuto a suo beneficio il potere oligarchico, va a suo merito il tentativo di conciliare le due “Ucraine”,  l’orientale e l’occidentale. La sua politica di fare pressione sulla Russia e sull’UE, per ottenere il massimo da l’uno e dall’altro era ragionevole, anche se goffa nella sua esecuzione. Aggiungiamo che è l’iniziatore della politica ucraina di indipendenza energetica .

La soluzione ottimale per il governo ucraino sarebbe di assumere il ruolo di potenza equilibratrice tra le potenze continentali germanica, francese e russa. Per questo, il presidente Yanoukovith dovrebbe cercare di negoziare bilateralmente con le potenze che contano, ovviamente europee ma anche extra-europee s (25% delle esportazioni ucraine vanno in Asia e la Turchia è il secondo partner economico dopo la Russia). Con 45 milioni di abitanti e un paese delle dimensioni della Francia, il governo ucraino ha di meglio da fare che farsi dare lezioni dai micro-stati che compongono l’Unione europea. In ogni caso, il negoziato tripartito ora sembra essere la soluzione da sviluppare in via prioritaria, al punto che la Francia e la Germania ridurrà gli eurocrati in silenzio.

La ragione fondamentale del fallimento della firma della cooperazione si basa sul fatto che l’Ucraina, da un lato, gli Stati Uniti, la Germania e la Polonia, dall’altro avevano due obiettivi diversi. Lo scopo della Ucraina era economico e politico: assicurare le proprie esportazioni verso l’Unione Europea per riequilibrare il suo deficit commerciale di € 10 miliardi di euro e trattare su un piano di parità con la Russia, suo principale fornitore di energia e suo primo partner commerciale. La finalità della coalizione USA-polacco-tedesca è stato meramente geopolitica; la separazione dell’Ucraina dalla Russia senza dare nulla in cambio. Con la firma di questo accordo, Yanukovich avrebbe raggiunto il vasto gruppo di “visionari” che a loro volta avevano concesso fiducia agli Stati Uniti, come Noriega, Saddam Hussein, Milosevic, Shevardnadze, lo Scià di Persia …

Xavier Moreau