À Benghazi, la guerre est ouverte entre les islamistes et les fédéralistes soufi
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in calce la traduzione in italiano di Giuseppe Germinario
Publié par Realpolitik.tv le 23 septembre 2012 dans Articles
Les événements qui se déroulent depuis le 21 septembre à Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, sont d’une extrême importance pour l’avenir de la région et plus généralement pour celui de toute la Libye. Lassés d’être pourchassés par les fondamentalistes islamistes, les fédéralistes soufi semblent en effet avoir décidé de se débarrasser de ces salafistes-wahhabites financés par le Qatar et l’Arabie Saoudite et qui veulent transformer la région en émirat. Qui va l’emporter ? Il est encore trop tôt pour le dire mais, à travers ces évènements, l’essentiel est de voir que les vraies fractures de la société libyenne apparaissent désormais au grand jour. Et elles sont bien loin des « droits de l’homme » chers aux niaiseux d’Occident…
Clés d’explication :
- Le 6 mars 2012, à Benghazi, Ahmed Zubair al-Senoussi, parent de l’ancien roi Idriss et membre important de la confrérie senoussiste, fut élu émir par les chefs des tribus de Cyrénaïque. Cet acte politique était un signal fort envoyé aux autorités de Tripoli puisqu’il signifiait que la région se prononçait pour une orientation très fédérale de la future Libye. Cette revendication fédéraliste récurrente explique d’ailleurs pourquoi la Cyrénaïque s’était soulevée dès le début de l’année 2011 contre le colonel Kadhafi et son pouvoir perçu comme tripolitain.
- Impitoyablement pourchassés par le régime du colonel Kadhafi, les islamistes, dont le fief était la ville de Derna – aujourd’hui véritable émirat taliban dirigé par Abdou Hakim Al Assadi -, rallièrent la rébellion de la Cyrénaïque dès les premières semaines de l’année 2011 afin de s’introduire dans le jeu politique local.
- Une fois le colonel Kadhafi renversé par l’OTAN, ces islamistes ont, par la terreur, cherché à « coiffer » les fédéralistes ; ils furent d’ailleurs tout près de réussir. Mais, comme je l’ai déjà expliqué dans un communiqué en date du 18 février 2012, ils ont commis une erreur qui risque de leur coûter cher : ils ont en effet attaqué les confréries soufies dont le poids régional est plus qu’important puisqu’elles constituent l’armature tribalo religieuse de la région.
Dans toute la Cyrénaïque , les fondamentalistes se sont mis à pourchasser les soufis qu’ils considèrent comme des hérétiques. Le 13 janvier 2012, à Benghazi, ils ont ainsi passé un cimetière au bulldozer et profané une trentaine de tombes de saints -les marabouts du Maghreb-, dont ils ont dispersé les ossements. Comme pour les fondamentalistes du Mali qui ont détruit des lieux saints à Tombouctou, les rassemblements autour des tombeaux ne sont rien d’autre que de l’idolâtrie. A travers ces actes insupportables aux habitants de la Cyrénaïque , les fondamentalistes cherchaient à briser les structures traditionnelles d’encadrement des populations afin de prendre le contrôle de ces dernières. L’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi entrait dans leur stratégie de conquête du pouvoir régional.
Désormais, que peut-il se passer ? Trois grandes options se présentent :
- Les fondamentalistes l’emportent sur les fédéralistes soufi et la Cyrénaïque entière devient un émirat avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur la géopolitique régionale et sahélienne.
- Les fédéralistes soufi liquident les fondamentalistes. Ayant renforcé leur pouvoir ils seront donc en mesure d’imposer à Tripoli la reconnaissance de la très large autonomie de la Cyrénaïque.
- Il n’y a ni vainqueur, ni vaincu et chaque camp cherche des appuis ailleurs qu’en Cyrénaïque, ce qui peut permettre au « pouvoir central » de revenir dans le jeu et qui, dans tous les cas débouchera sur l’anarchie.
Les responsables de ce gâchis sont ceux qui, dans l’ignorance bétonnée du dossier, ont, pour des raisons toujours bien obscures, décidé de s’immiscer dans une guerre civile qui ne les concernait en rien et qui ont obstinément refusé d’écouter les sages conseils prodigués par le président Idriss Déby :
« Depuis le début des opérations de l’Otan en Libye et jusqu’à la chute de Kadhafi, je n’ai cessé de mettre en garde quant aux conséquences non maîtrisées de cette guerre. J’ai trop longtemps prêché dans le désert (…) les nouvelles autorités libyennes ne contrôlent toujours pas leur propre territoire (…). Plus généralement, quand je regarde l’état actuel de la Libye , où chaque localité est gouvernée sur une base tribale par des milices surarmées ou par ce qu’il reste des forces fidèles à Kadhafi, ma crainte a un nom: la somalisation » (Idriss Déby, président de la République du Tchad, dans Jeune Afrique, le 23 juillet 2012).
Le numéro d’octobre de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront début octobre contient un important dossier consacré à la question libyenne.
Bernard Lugan – 22/09/2012
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A Bengasi, è guerra aperta tra gli islamisti e i federalisti Sufi
Pubblicato da Realpolitik.tv il 23 Settembre 2012 in articoli – 2 commenti
Gli eventi che si evolvono dal 21 settembre a Bengasi, capitale della Cirenaica, sono di estrema importanza per il futuro della regione e più in generale di tutta la Libia. Stanchi di essere scacciati da fondamentalisti islamici, i federalisti sufi infatti sembrano aver deciso di sbarazzarsi di questi salafiti-wahabiti finanziati da Qatar e Arabia Saudita i quali intendono trasformare la regione in emirato. Chi la spunterà? E’ ancora troppo presto per dirlo, ma alla luce di questi eventi, l’essenziale è individuare che le reali fratture della società libica appaiono ormai alla luce del sole. E sono tutt’altro che “i diritti umani” così cari agli schiocchi d’Occidente …
Spiegazioni chiave:
- Il 6 Marzo 2012, a Bengasi, Zubair Ahmed al-Senussi, un parente del vecchio re Idriss e membro importante della confraternita senoussita veniva eletto Emiro dai leader delle tribù cirenaiche. Questo atto politico era un segnale forte inviato alle autorità di Tripoli; significava il pronunciamento della r e g ione per l’orientamento accentuatamente federale della Libia. Questa rivendicazione federalista ricorrente spiega d’altronde perché la Cirenaica si era sollevata all’inizio del 2011 contro il Colonnello Gheddafi e come mai il suo potere sia percepito come tripolitano.
- Scacciati spietatamente dal regime del colonnello Gheddafi, gli Islamisti, la cui roccaforte era la città di Derna – oggi vero e proprio emirato talebano condotto da Abdou Hakim Al Assadi – raccolsero la ribellione della Cirenaica dalle prime settimane del 2011 al fine di introdursi nel gioco politico locale.
- Una volta rovesciato il colonnello Gheddafi dalla NATO questi Islamisti hanno cercato, con il terrore, di spazzare i federalisti; un obbiettivo che era assai vicino da raggiungere. Ma, come da me già spiegato in una dichiarazione del 18 febbraio 2012, hanno commesso un errore che rischia di costare loro caro: essi hanno infatti attaccato le confraternite sufi il cui peso regionale è determinante poiché costituiscono l’ossatura tribale_ religiosa della regione.
In tutta la Cirenaica, i fondamentalisti hanno cominciato a scacciare i Sufi considerati come eretici. Il 13 Gennaio 2012, a Bengasi, hanno spianato un cimitero con un bulldozer e profanato una trentina di tombe di santi – i marabutti del Maghreb, disperdendone le ossa. Come per i fondamentalisti del Mali che hanno distrutto i luoghi santi di Timbuktu, le cui concentrazioni per loro non sono altro che idolatria. Con questi atti intollerabili nei confronti degli abitanti della Cirenaica, i fondamentalisti hanno cercato di rompere le tradizionali strutture di formazione della popolazione per assumerne persone il controllo. L’assassinio dell’ambasciatore statunitense a Bengasi entrava nella loro strategia di conquista del potere regionale.
Ora, cosa può succedere? Si presentano tre opzioni principali:
- I fondamentalisti prevalgono sui federalisti Sufi e l’intera Cirenaica diventa un emirato con tutte le conseguenze che si possono immaginare sulla geopolitica regionale e del Sahel.
- I federalisti sufi liquidano i fondamentalisti. Una volta rafforzato il potere essi saranno in grado di imporre a Tripoli il riconoscimento di una larga autonomia alla Cirenaica
- Non ci sono né vincitori né sconfitti e ogni campo cerca il sostegno all’esterno della Cirenaica, il che può consentire al ‘ potere centrale ‘ di rientrare in gioco; in tutti i casi si finirà nell’anarchia.
Responsabili di questo pasticcio sono coloro che, per ignoranza della situazione concreta, hanno, per motivi tuttora non chiari, deciso di immischiarsi in una guerra civile che non li riguardava assolutamente e hanno ostinatamente rifiutato di ascoltare i saggi consigli prodigati dal presidente Idriss Deby:
“Fin dall’inizio delle operazioni della NATO in Libia fino alla caduta di Gheddafi, non ho mai smesso di mettere in guardia sulle conseguenze incontrollate di questa guerra. Troppo a lungo ho predicato nel deserto (…) le nuove autorità libiche non sempre controllano il proprio territorio (…). Più in generale, quando osservo lo stato attuale della Libia, dove ogni posizione è regolata su base tribale attraverso milizie superarmate o attraverso ciò che resta delle forze fedeli a Gheddafi, il mio timore ha un nome: Somalizzazione “( Idriss Déby, presidente del Ciad, in Jeune Afrique, 23 luglio 2012).
Il numero di ottobre di Afrique Réelle che i sottoscrittori riceveranno ai primi di ottobre contiene un dossier importante sulla questione libica.
Bernard Lugan – 22/09/2012
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