Crise du Mali, troisième partie : Les intérêts pétroliers, con traduzione in calce

Aymeric_Chauprade

 

Traduzione di Giuseppe Germinario

Publié par Aymeric Chauprade le 7 février 2013 dans Articles www,realpolitik.tv

Crise du Mali, réalités géopolitiques, troisième partie : Les intérêts pétroliers – 7 février 2013 – blog.realpolitik.tv

Le Mali possède 5 bassins sédimentaires dont le potentiel pétrolifère est avéré :

  • bassin de Taoudenni (au nord et vers la frontière mauritanienne) : 600 000 km2 pour le seul Mali mais 1,5 million de km2 partagés entre Mali, Algérie, Mauritanie, Niger. Schites riches en matière organique. Il serait comparable au bassin d’Illizi en Algérie.
  • le fossé (ou graben) de Gao : 15 000 km2, un seul puit à l’heure actuelle.
  • les bassins contigus de Iullemeden et Tasmena (à l’Est et frontaliers avec le Niger), 80 000 km2, deux puits à l’heure actuelle ; comparable au bassin de Doba au Tchad ou aux bassins d’affaissement paléozoïque d’Algérie.
  • fossé de Nara au centre, près de Mopti, également comparable au bassin Crétacé de Doba au Tchad soit aux bassins d’affaissement paléozoïque d’Algérie.

L’AUREP, l’Autorité pour la Recherche pétrolière au Mali soutient que le sous-sol du pays est très potentiel pour le gaz et le pétrole et le directeur Afrique du Nord de Total, Jean-François Arrighi de Casanova va dans ce sens quand il parle lui de “nouvel eldorado pétrolier” à propos de la zone Mauritanie/Mali/Niger.

Cependant, à ce jour, le Mali compte encore un faible nombre de puits et son sous-sol reste sous-exploité.

Pour l’instant, Total est surtout présent chez le voisin mauritanien.

La multinationale d’origine française est présente dans l’exploration sur les permis Ta7 et Ta8 de la partie mauritanienne du bassin de Taoudéni mais en partage avec les Algériens et les Qataris. Total possède 60%, la Sonatrach (Algérie) 20% et Qatar Petroleum International 19%.

S’agissant du permis Ta8, le forage du puits d’exploration s’est achevé en 2010 et le résultat est décevant. Sur le bloc Ta7, une campagne d’exploration sismique est en cours depuis 2011.

L’exploration on-shore s’est étendue avec un nouvel accord, en janvier 2012, entre Total et le gouvernement mauritanien. Cet accord donne à Total une participation de 90% en tant qu’opérateur sur le bloc Ta29 situé dans le désert du Sahara, à 1000 km à l’est de Nouakchott et au nord du bloc Ta7. Les 10% restants sont entre les mains de la SMH, la compagnie nationale mauritanienne.

Les intérêts de Total dans la zone ne se limitent pas à l’on-shore. Ils portent aussi sur le off-shore :

  • accord Total/gouvernement mauritanien de décembre 2011 pour le bloc off-shore C7 (bassin côtier).
  • accord Total/gouvernement mauritanien de janvier 2012 pour le bloc C9 (Total 90%, SMH 10%) situé à 140 km à l’ouest des côtes mauritaniennes et qui s’étend sur plus de 10 000 km2 par 2500 à 3000 m de fond.

Signalons à l’attention de ceux qui pourraient, un peu trop rapidement, être choqués par un partage 90/10 entre Total et la SMH, que l’exploration nécessite des investissements colossaux que seul Total peut amener.

Il faut bien comprendre que la chute du régime de Kadhafi ouvre, dans toute l’Afrique du Nord et au Sahel en particulier, la perspective d’une vaste redistribution des cartes en matière pétrolière et gazière.

S’agissant du Mali et de la Mauritanie, Total, la Sonatrach algérienne et la compagnie qatarie ont des intérêts à la fois communs et rivaux. La capacité de ces compagnies à peser sur les gouvernements africains concernés sera en effet d’autant plus forte que l’influence de leur État d’appartenance sera grande.

Il est essentiel de comprendre que la distribution des blocs, et des parts relatives à l’exploitation des blocs, est intimement liée aux rapports de force géopolitiques entre la France, l’Algérie et le Qatar.

Regardons maintenant la question de l’or et des autres richesses minières

Le Mali est le troisième producteur d’or du continent africain après l’Afrique du Sud et le Ghana. En 2011 il a produit 56 tonnes d’or sur une production minière mondiale d’or qui oscille selon les années entre 2000 et 2500 tonnes.

Voici le classement 2011, production annuelle et réserves prouvées

  1. Chine : 355 t/1900 (en 2007 la Chine est passée devant l’Afrique du Sud)
  2. Australie : 270/ 7400
  3. États-Unis : 237 t/3000
  4. Russie : 200 t/5000
  5. Afrique du Sud : 190 t/6000
  6. Pérou : 150 t/ 2000
  7. Canada : 110 t/ 920
  8. Ghana : 100 t/ 1400
  9. Indonésie : 100 t/ 3000
  10. Ouzbékistan : 90 t/1700

Le Mali est très prometteur dans ce domaine et devrait bientôt dépasser le Ghana devenant alors le 2e producteur d’or du continent africain.

En 2011, le Mali est devenu producteur de minerai de fer (exploitation de Tienfela). Il dispose également d’un potentiel élevé en manganèse et produit du phosphate. Ses réserves de bauxite sont estimées à 1,2 million de tonnes et pourront être exploitées dans un futur proche. Un potentiel en lithium, diamant, kaolin et pierres gemmes est également identifié, sans compter bien sûr l’uranium dont nous avons déjà parlé.

Il me semble important d’insister sur l’or. N’oublions pas que nous sommes dans un contexte de dépréciation des grandes monnaies mondiales comme le dollar et l’euro. Les banques centrales comme de nombreux opérateurs financiers sont en train d’assurer leur avenir en achetant de l’or physique. L’Allemagne a pris la décision historique de rapatrier une partie de ses stocks d’or physique détenus à New York, Londres et Paris et de très nombreux pays font de même. La Suisse est maintenant, après l’Allemagne, touchée par le mouvement the “Swiss Gold Initiative”, initiative lancée par 4 membres du Parlement suisse en mars 2012 visant à exiger le rapatriement de l’or de la BNS (Banque nationale suisse) laquelle refuse d’indiquer dans quel(s) pays se trouve son stock d’or.

Un exemple récent encore (et ils se multiplient presque chaque semaine) : le Fonds d’État pétrolier de l’Azerbaïdjan (SOFAZ) a retiré une tonne de son or physique des coffres de J.P Morgan à Londres pour le placer dans les coffres sécurisés de la Banque centrale de Bakou.

Tout le monde est en train de réaliser que les banquiers anglo-saxons ont tout simplement vendu ou “joué” l’or que des États et fonds souverains leur avaient confié.

Et le mouvement se propage !

Washington et Londres – les Français ont sans doute été les plus honnêtes avec les Allemands puisqu’ils ont annoncé qu’ils restitueraient rapidement les lingots ce qui laisse à penser que la France a vendu… son or et non celui des Allemands!- ont déjà annoncé qu’il leur faudrait 7 ans pour restituer à l’Allemagne son or, ce qui signifie très probablement que ces pays n’en disposent plus.

Songez encore que la FED refuse d’apporter la preuve que l’or américain existe encore! Que peut-il bien en être alors de l’or allemand confié aux États-Unis?

L’or n’y est probablement plus, comme le soutient le GATA (Gold Anti-Trust Action Committee) car il aura été prêté aux banques d’affaires et vendu sur les marchés afin de maintenir les cours sous pression et de sauver la confiance dans l’argent papier.

Les mauvaises langues insinuent que les États-Unis et la France pourraient se servir dans les mines d’or du Mali où il sera facile d’opérer à l’abri du monde.

Les intérêts qataris

Le Qatar porte une responsabilité évidente dans les révolutions de Tunisie, d’Égypte, de Libye (il a financé les islamistes de Cyrénaïque à l’origine du déclenchement de la révolution avant que les militaires qataris ne jouent eux-mêmes un rôle opérationnel actif, au sol, auprès des forces spéciales occidentales), de Syrie (il finance les rebelles islamistes, tout comme l’Arabie Saoudite, la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis).

L’action du Qatar est également prouvée au Mali où l’émirat a directement financé les groupes Mujao et Ansar Dine (tandis, je le répète, qu’AQMI est un faux-nez des services algériens) et son influence se dissimule derrière l’action opérationnelle du Croissant rouge qatari.

Le 6 avril 2012, le journal malien l’Indépendant, relatait qu’un avion cargo qatariote avait atterri à Gao pour livrer des armes et des stupéfiants aux rebelles touaregs. La drogue est en effet une source de revenu essentielle des rebellions dans le monde, et ce sont des services secrets étatiques qui la fournissent souvent directement aux seigneurs de la guerre et aux mafieux ; certains pays savent en effet recycler leurs saisies policières et douanières en outil de financement de guerres occultes aux mains des services secrets. Pour en revenir à l’article de l’Indépendant, un comité d’accueil a été formé autour de l’avion sous la direction d’Iyad Ag Ghaly, leader touareg du mouvement salafiste Ansar Dine qui contrôlait à ce moment Tombouctou et Kidal. Ancien consul du Mali à Djeddah (mais menacé d’expulsion par les Saoudiens en 2010 il est revenu au Mali, sans doute récupéré par les Saoudiens par les Qataris eux-mêmes farouches ennemis des Saoudiens), ce touareg avait profité d’années d’activité dans le Golfe pour développer ses connexions islamistes.

D’autres sources maliennes affirment qu’après la prise de Tessalit par les islamistes, le 10 mars 2012, un avion cargo du Qatar avait aussi atterri dans cette localité pour y livrer une quantité importante d’armes modernes, des munitions, des 4×4.

Le Qatar a tout fait pour favoriser Ansar Dine, branche dissidente et islamiste du MNLA, contre la branche historique et nationaliste des Touaregs.

Par ailleurs, il faut remarquer qu’en janvier 2012, l’émir du Qatar s’est brouillé violemment avec le président mauritanien, Ould Abdel Aziz. Le Figaro du 12 janvier 2012 relate les faits suivants, qui sont d’une extrême gravité quand on connaît la culture du Golfe : “L’émir du Qatar a voulu donner certaines directives au président Abdel Aziz, usant d’un ton comminatoire, et menaçant d’utiliser sa chaîne al-Jazeera pour faire éclater une révolution en Mauritanie, comme en Tunisie et en Égypte. Le chef de l’État mauritanien, un militaire, a alors explosé et a congédié l’émir”.

Cette affaire a forcément fragilisé les intérêts du consortium Total/Qatar Petroleum International en Mauritanie (voir les accords plus haut).

Le Qatar, qui joue un rôle important dans la nouvelle donne pétrolière et gazière en Libye, veut étendre son influence dans le Sahel (Mauritanie et Mali) et utilise les groupes islamistes à cet effet.

Quelle est la vision stratégique qui sous-tend ces actions? Le Qatar détient 15% environ des réserves prouvées de gaz. Trois acteurs, la Russie, l’Iran et le Qatar détiennent à eux trois 60% des réserves prouvées du monde. En essayant d’étendre son emprise sur le Moyen-Orient (Syrie) et sur le Sahara (Libye, Sahel et demain l’Algérie sur laquelle plane la menace d’une révolution arabe soutenue par Doha), le Qatar, de concert avec les États-Unis, veut couper l’Europe de la Russie (principal fournisseur de gaz des Européens) et remplacer Moscou et Alger.

Les investissements du Qatar dans les actifs stratégiques français vont dans le même sens. En s’appuyant sur l’islam en France, en contrôlant des parts croissantes d’actifs stratégiques, le Qatar veut pouvoir influer sur la décision politique française (ce qui s’est passé entre l’émir du Qatar et le président Sarkozy laisse hélas présager de ce qui pourrait se passer demain lorsque de nombreux parlementaires français seront mis sous influence).

Et l’on voit bien où cela pourrait mener… à renforcer un lobbying actif pour faire sortir la France du nucléaire et pousser celle-ci à aller davantage encore vers le gaz (car évidemment les énergies renouvelables ne peuvent être que des composantes minoritaires dans un mix énergétique).

Les intérêts américains

Après le 11 septembre 2001, sous prétexte de lutte contre le terrorisme islamique, les Américains ont augmenté leur effort d’implantation sur le continent africain, en particulier dans les zones d’influence traditionnelles de la France.

Depuis 2002, 1700 soldats américains sont basés à Djibouti, point d’implantation historique de la France. Depuis 2003, les Américains ont développé avec les pays de la frange saharienne la PSI (Pan Sahel Initiative), un programme d’assistance militaire aux pays sahéliens, qui concerna au départ le Tchad (où la France est pourtant militairement présente), le Mali, la Mauritanie et le Niger, avant de s’étendre en 2005 au Maroc et au Nigeria pour devenir la TSCTI (Trans Saharan Counter Terrorism Initiative). En décembre 2008, les Américains ont créé un commandement stratégique dédié à l’Afrique (à l’exception de l’Égypte qui reste attachée au CENTCOM, le commandement en charge des opérations au Moyen-Orient), en détachant cette zone de leur commandement européen Eucom. Cependant, aucun pays africain n’ayant accepté d’accueillir ce commandement, AFRICOM reste à Stuttgart en Allemagne.

La raison profonde de cet intérêt américain pour l’Afrique n’est pas le terrorisme mais le pétrole et le gaz.

L’Afrique pèse plus aujourd’hui dans les importations pétrolières américaines que l’Arabie Saoudite. Un quart des importations de pétrole américaines viennent d’Afrique, du Golfe de Guinée (Nigeria et Angola mais aussi Guinée équatoriale) et les Américains ont aussi des ambitions en Afrique sahélienne.

Si l’on regarde les effets de la coopération militaire américaine au Mali, le résultat est implacable. Les Américains ont surtout formé des Touaregs qui ont ensuite déserté l’armée malienne pour rejoindre le MNLA et Ansar Dine et participer à la guerre contre l’État central malien! Quand ils formaient des Noirs du Sud, il s’agissait du capitaine Sanogo lequel renversait, en mars 2012, le président Amadou Toumani Touré et créait l’anarchie dans le pays!

Le général Carter Ham qui dirige Africom, a beau s’être déclaré déçu du comportements des officiers formés par les États-Unis, le fait est que tous ses élèves ont tenté de détruire l’État malien et ce qui restait de l’influence française!

Cela fait dix ans maintenant que nous écrivons qu’au nom de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, les Américains sont en train d’évincer la France de la zone et de faire main basse sur les réserves pétrolières, gazières et minérales. Pendant que je prêchais dans le désert, des communicants acquis aux intérêts américains expliquaient doctement sur les plateaux de télévision français que les États-Unis n’avaient d’autre ambition que de faire reculer le terrorisme et développer la démocratie. Que seule “l’odieuse Françafrique” avait des intérêts égoïstes sur le continent noir… Qu’il fallait aussi avoir très peur de la Chine laquelle allait “avaler tout le monde tout cru”.

La réalité est qu’une fois de plus la politique américaine converge avec celle de l’islam radical.

Conclusion

La bande Tchad/Niger/Mali/Sénégal doit rester sous contrôle sécuritaire français. Il en va des intérêts stratégiques de la France (hydrocarbures, uranium, or, et autres ressources) comme du maintien de son influence (la France conservera son intérêt aux yeux des Africains, à la condition de garantir à ceux-ci leur sécurité). Puissance francophone et historiquement liée à tous les États de la région (Afrique du Nord et Sahel), la France est légitime pour aider les pays de la zone à se débarrasser des groupes islamistes mafieux et à restaurer la stabilité.

Sur les ruines de la Libye de Kadhafi, il est évident que d’autres puissances islamiques cherchent à contrôler la zone : l’Algérie bien sûr, qui a de grandes ambitions dans la région, mais aussi le Qatar. L’Algérie manipule certaines franges de l’islamisme radical jusqu’à s’auto-infliger des attaques (mais contrôlées dans leur portée : In Amenas qui représente 18% de la production de gaz algérien n’a pas sauté ni subi de dommages importants) afin de se présenter comme une puissante garantie de lutte contre le terrorisme. L’Algérie ne veut pas de l’islamisme à sa tête et elle a bien raison, mais hélas, son État profond contribue lui à maintenir l’incendie terroriste à un niveau de “basse intensité” de sorte que les Américains et les Européens ne se mettent pas à imaginer un quelconque changement à Alger.

Le Qatar, quant à lui, actionne presque ouvertement des groupes terroristes et joue un rôle clairement déstabilisateur Mali.

Quant aux Américains, qui sont avant tout pragmatiques et ne respectent que la force, nul doute qu’ils considèreront mieux la France après son opération militaire au Mali et qu’ils chercheront un terrain d’entente avec elle.

Aymeric Chauprade

Crisi del Mali, Parte terza: Gli interessi petroliferi

Scritto da Aymeric Chauprade 7 febbraio 2013 in Articoli – 1 Commento

Mali crisi, realtà geopolitiche, Parte terza: Gli interessi petroliferi – 7 febbraio 2013 – blog.realpolitik.tv

Il Mali ha cinque bacini sedimentari con un potenziale di petrolio accertato:

  • Il Bacino Taoudenni (a nord e in direzione della frontiera della Mauritania): 600 000 km 2 nel solo Mali, ma 1,5 milioni di km 2 condivisi tra Mali, Algeria, Mauritania, Niger. Scisti ricchi di materia organica; comparabile al bacino di Illizi in Algeria.
  • La Fossa (o graben) di  Gao: 15 000 km 2, al momento un solo pozzo.
  • i bacini contigui di Iullemeden e Tasmena (a Est e al Confine con il Niger), 80 000 km 2, al momento due pozzi; comparabile al bacino di Doba in Chad o ai bacini di subsidenza paleozoica in Algeria.
  • Fossa di Nara al centro, nei pressi di Mopti, anch’esso comparabile al bacino di Doba in Chad o ai bacini di subsidenza paleozoica in Algeria.
  •  

L’AUREP, l’Autorità per la Ricerca petrolifera in Mali, sostiene che il sottosuolo del paese è molto promettente di petrolio e gas e il direttore del Nord Africa di Total, Jean-François Arrighi de Casanova va in questa direzione, quando parla del suo “nuovo Eldorado petrolifero” riguardo alla zona Mauritania / Mali / Niger.

Tuttavia, ad oggi, il Mali conta ancora un piccolo numero di pozzi e il suo sottosuolo rimane sottoutilizzato.

Per ora, la Total è presente soprattutto presso la vicina Mauritania.

La multinazionale d’origine francese è presente nella esplorazione del TA7 e Ta8 della parte mauritana del Bacino di Taoudéni ma condiviso con gli algerini e il Qatar. Total possiede il 60%, Sonatrach (Algeria) il 20% e il 19% la Qatar Petroleum International.

Per quanto riguarda Ta8 la perforazione dei pozzi di esplorazione è stata implementata nel 2010 e il risultato è deludente. Sul blocco TA7, una campagna sismica è in atto dal 2011.

L’esplorazione on-shore è stata ampliata con un nuovo accordo nel gennaio 2012 tra Total e il governo della Mauritania. Questo accordo concede a Total una partecipazione del 90% in qualità di operatore del blocco TA29 nel deserto del Sahara, 1000 km a est di Nouakchott e a nord del Blocco TA7. Il restante 10% è nelle mani del SMH, la compagnia nazionale della Mauritania.

Gli interessi di Total nel settore non si limitano al on-shore. Essi si proiettano anche sull’off-shore:

  • Accordo Total / governo della Mauritania del 2011 per il Blocco offshore C7 (bacino costiero).
  • Accordo Totale / governo della Mauritania di gennaio 2012 per il blocco C9 (Total 90%, 10% SMH) situato a 140 km a ovest della Mauritania e che si estende su più di 10 000 km 2 , da 2500 a 3000 m di profondità.

Si segnala all’attenzione di coloro che potrebbero essere frettolosamente sorpresi dal rapporto 90/10 tra Total e la SMH, che l’esplorazione richiede ingenti investimenti che solo Total può sostenere.

Deve essere chiaro che la caduta del regime di Gheddafi apre in tutto il Nord Africa e nel Sahel in particolare, la prospettiva di una ampia redistribuzione delle carte in materia di petrolio e gas.

Per quanto riguarda il Mali e la Mauritania, Total, l’algerina Sonatrach e la compagnia qatariota hanno nel contempo interessi comuni e conflittuali. La capacità di queste aziende di influenzare i governi africani implicati, infatti, sarà tanto più forte quanto sarà grande l’influenza del loro Stato di appartenenza.

E’ essenziale comprendere che la distribuzione dei blocchi e delle parti relative allo sfruttamento dei blocchi, è strettamente legata alla equilibri geopolitici tra la Francia, l’Algeria e Qatar.

Guardiamo ora la questione dell’oro e delle altre ricchezze minerarie

Il Mali è il terzo produttore di oro in Africa dopo Sud Africa e Ghana. Nel 2011 ha prodotto 56 tonnellate di oro su una produzione mineraria globale d’oro che oscilla a seconda degli anni tra 2000 e 2500 tonnellate.

Qui, la produzione annua e delle riserve accertate nel 2011

  1. Cina: 355 t/1900 (nel 2007 la Cina ha oltrepassato l’Africa del Sud)
  2. Australia: 270/7400
  3. Stati Uniti: 237 T/3000
  4. Russia: 200 t/5000
  5. Africa del Sud: 190 t/6000
  6. Perù: 150/2000
  7. Canada: 110 t / 920
  8. Ghana: 100 t / 1400
  9. Indonesia: 100 t / 3000
  10. Ouzbekistan: 90 t/1700

Il Mali è molto promettente in questo campo e dovrebbe presto superare il Ghana e diventare il secondo più grande produttore di oro in Africa.

Nel 2011, il Mali è diventato un produttore di minerale di ferro (sfruttamento di Tienfela). Dispone anche di un elevato potenziale di manganese e prodotti di fosfato. Le sue riserve di bauxite sono stimate a 1,2 milioni di tonnellate e potranno essere sfruttate in un prossimo futuro. Un potenziale in litio, diamanti, caolino e pietre preziose è ugualmente identificato, oltre che, naturalmente, in uranio di cui abbiamo già parlato.

Mi sembra importante insistere sull’oro. Non dimentichiamo che siamo in un contesto di deprezzamento delle valute mondiali come il dollaro e l’euro. Le banche centrali, come molti operatori finanziari sono in procinto di assicurare il loro futuro con l’acquisto di oro fisico. La Germania ha preso la storica decisione di rimpatriare alcune delle sue scorte di oro fisico detenute a New York, Londra e Parigi e che molti altri paesi fanno lo stesso. La Svizzera è ora, dopo la Germania, toccata dal movimento della “ Swiss Gold Initiative“, iniziativa lanciata da quattro membri del Parlamento svizzero nel marzo 2012 con l’obbiettivo di esigere la restituzione dell’oro della BNS (Banca Nazionale Svizzera), la quale si rifiuta di indicare il paese (i) in cui è depositato il suo oro.

Un esempio ancora recente (e si moltiplicano quasi ogni settimana): il Fondo di Stato petrolifero dell’Azerbaigian (SOFAZ) ha ritirato una tonnellata di oro fisico dai bunker di JP Morgan a Londra per piazzarla nelle cassette di sicurezza della Banca Centrale di Baku.

Tutti stanno cominciando a rendersi conto che i banchieri anglosassoni hanno venduto o semplicemente “giocato” l’oro degli stati e dei loro fondi sovrani ad essi affidato.

E il movimento si propaga!

Washington e Londra – i francesi sono stati probabilmente più onesti con i tedeschi poichè hanno annunciato che restituiranno rapidamente i lingotti, il che suggerisce che la Francia ha venduto il suo oro … e non quello dei tedeschi – hanno già annunciato che occorreranno 7 anni per restituire l’oro della Germania; significa probabilmente che questi paesi non dispongono più della riserva.

Si consideri ancora che la Fed si rifiuta di fornire la prova che l’oro americano esiste ancora! Cosa ben probabile come l’oro tedesco affidato agli Stati Uniti?

L’oro con ogni probabilità non c’è più, come sostiene il GATA (Gold Anti-Trust Action Committee) perché è stato prestato alle banche d’affari e venduto sul mercato per mantenere il corso sotto pressione e salvare la fiducia sulla carta moneta.

Le malelingue suggeriscono che gli Stati Uniti e la Francia potrebbero servirsi delle miniere d’oro del Mali dove sarà facile operare al riparo dal mondo.

Interessi del Qatar

Il Qatar ha una responsabilità evidente nelle rivoluzioni in Tunisia, Egitto, Libia (ha finanziato gli islamisti di Cirenaica all’origine dello scoppio della rivoluzione prima che i militari del Qatar non giocassero essi stessi un ruolo operativo attivo, a terra a fianco delle forze speciali occidentali), in Siria (finanzia i ribelli islamici, al pari diArabia Saudita, Francia, Gran Bretagna e Stati Uniti).

L’azione del Qatar è accertata anche in Mali, dove l’emirato ha direttamente finanziato i gruppi Mujao e Ansar Dine (mentre, lo ripeto, AQIM è una protesi dei servizi algerini) e la sua influenza si dissimula dietro l’azione della Mezzaluna Rossa del Qatar.

Il 6 aprile 2012, il quotidiano The Independent del Mali, ha raccontato di un aereo cargo qatariota atterrato a Gao per la fornitura di armi e droga ai ribellari Tuareg. La droga è in effetti una fonte vitale di reddito delle rivolte in tutto il mondo; sono i servizi segreti di Stato che spesso la forniscono direttamente ai signori della guerra e alla mafia; alcuni paesi in effetti sanno riciclare le loro risorse di polizia o controllo doganale in strumento di finanziamento di guerre occulte nelle mani dei servizi segreti. Per tornare all’articolo dell’Independent, un comitato di accoglienza è stato organizzato intorno al velivolo, sotto la direzione di Iyad Ag Ghaly, leader tuareg del movimento salafita Ansar Dine che controllava al momento Timbuktu e Kidal. Ex console del Mali a Jeddah (ma minacciato di espulsione dai sauditi nel 2010, è tornato in Mali, probabilmente recuperati ai sauditi dal Qatar, questi stessi acerrimi nemici dei sauditi), questo Tuareg avevano profittato di anni di attività nel Golfo di sviluppare le sue connessioni islamiche.

Altre fonti del Mali sostengono che dopo la presa di Tessalit da parte degli islamisti, il 10 marzo 2012, un aereo cargo dal Qatar era atterrato in questa città per scaricare una grande quantità di armi moderne, munizioni, 4 × 4.

Il Qatar ha fatto di tutto per favorire Ansar Dine, ramo dissidente islamico del MNLA, contro il ramo storico e nazionalista dei Tuareg.

Inoltre, va rilevato che nel mese di gennaio 2012, l’emiro del Qatar ha violentemente litigato con il presidente mauritano Ould Abdel Aziz. Le Figaro del 12 gennaio 2012 riporta i seguenti fatti, che sono di estrema gravità se si conosce la cultura del Golfo: “L’emiro del Qatar ha voluto dare alcune indicazioni al presidente Abdel Aziz, usando un tono minaccioso e minacciando di usare la sua catena al-Jazeera per far scoppiare una rivoluzione in Mauritania, come in Tunisia ed Egitto. Il capo del governo della Mauritania, un militare, ha inveito e poi congedato l’Emiro “.

Questa situazione ha notevolmente indebolito gli interessi del consorzio Total / Qatar Petroleum International in Mauritania (vedi accordi di cui sopra).

Il Qatar, che svolge un ruolo importante nei settori del petrolio e del gas del nuovo stato di Libia, vuole espandere la propria influenza nel Sahel (Mauritania e Mali) e utilizza i gruppi islamisti per questo scopo.

Qual è la visione strategica sottesa a queste azioni? Il Qatar detiene il 15% delle riserve di gas accertate. Tre attori, Russia, Iran e Qatar detengono insieme il 60% delle riserve provate di tutto il mondo. Cercando di estendere la sua presa sul Medio Oriente (Siria) e il Sahara (Libia, Sahel e domani l’Algeria sulla quale volteggiasi la minaccia della rivoluzione araba supportata da Doha), il Qatar, di concerto con gli USA, vogliono tagliare l’Europa dalla Russia (principale fornitore di gas per l’Europa) e sostituire Mosca e Algeri.

Gli investimenti del Qatar negli asset strategici francesi vanno nella stessa direzione. Appogiandosi sull’Islam in Francia, controllando quote crescenti di asset strategici, il Qatar vuole influenzare le decisioni politiche francesi (ciò che è successo tra l’emiro del Qatar e il presidente Sarkozy lascia purtroppo presagire cosa potrebbe succedere domani, quando molti parlamentari francesi saranno sotto l’influenza dei Qatarioti).

Siamo in grado di vedere dove questo potrebbe portare … a rafforzare una lobbying attiva per ottenere l’uscita della Francia dal nucleare e spingerla ad andare ulteriormente verso il gas (dato che le energie rinnovabili, ovviamente, non possono che essere una componente minoritaria del mix energetico).

Gli interessi americani

Dopo l’11 settembre 2001, con il pretesto della lotta al terrorismo islamico, gli americani hanno aumentato i loro sforzi di isediamento nel continente africano, in particolare nelle aree tradizionali di influenza della Francia.

Dal 2002, 1700 soldati americani sono basati a Gibuti, punto di insediamento storico della Francia. Dal 2003, gli americani hanno messo a punto con i paesi della frangia sahariana la PSI(Pan Sahel Initiative), un programma di assistenza militare ai paesi del Sahel, che inizialmente interessava il Ciad (dove la presenza militare francese è ancora attiva), il Mali , la Mauritania e il Niger, prima di espandersi nel 2005 an Marocco e alla Nigeria per diventare TSCTI (Trans-Saharan Counter Terrorism Initiative). Nel dicembre 2008, gli americani hanno creato un comando strategico dedicato all’Africa (ad eccezione dell’Egitto che rimane legato al CENTCOM, il comando responsabile delle operazioni in Medio Oriente), separando quest’area dal loro comando europeo EUCOM. Tuttavia, nessun paese africano ha deciso di ospitare il comando; AFRICOM resta quindi a Stoccarda, in Germania.

La ragione alla base di questo interesse americano in Africa non è il terrorismo, ma petrolio e gas.

L’Africa oggi pesa nelle importazioni di petrolio degli Stati Uniti più dell’Arabia Saudita. Un quarto delle importazioni di petrolio degli Stati Uniti provengono dall’Africa, dal Golfo di Guinea (Nigeria e Angola, ma anche Guinea Equatoriale) e gli americani hanno anche ambizioni in Africa saheliana.

Se osserviamo gli effetti della cooperazione militare statunitense in Mali, il risultato è implacabile. Gli americani hanno soprattutto addestrato i Tuareg i quali hanno in seguito disertato l’esercito del Mali, aderito al MNLA e ad Ansar Dine e partecipato alla guerra contro il governo centrale del Mali! Quando formarono alcuni Neri del Sud, si è trattato del capitano Sanogo che ha rovesciato, nel marzo 2012, il presidente Amadou Toumani Touré e creato l’anarchia nel paese!

Il Generale Carter Ham che comanda Africom, ha potuto ben esprimere il proprio disappunto per il comportamento di ufficiali addestrati dagli Stati Uniti; il fatto è che i suoi allievi hanno tentato di distruggere lo Stato del Mali e ogni residuo della influenza francese !

Da dieci anni scriviamo che in nome della lotta contro il terrorismo nel Sahel, gli americani sono in procinto di sradicare la Francia dalla zona e mettere le mani sulle riserve di petrolio, gas e minerali. Mentre predicavo nel deserto, i comunicatori acquisiti agli interessi statunitensi spiegavano dottamente alla televisione francese che gli Stati Uniti non avevano altra ambizione che respingere il terrorismo e promuovere la democrazia. Solo “la Françafrique odiosa” aveva interessi egoistici sul continente nero… Che bisognava temere che la Cina avrebbe “fagocitato tutti nudi e crudi.”

La realtà è che ancora una volta la politica americana converge con quella dell’Islam radicale.

Conclusione

La striscia Ciad / Niger / Mali / Senegal deve rimanere sotto controllo di sicurezza francese. Ne va degli interessi strategici della Francia (petrolio, uranio, oro e altre risorse), come del mantenimento della sua influenza (la Francia conserverà il suo interesse agli occhi degli africani, a condizione di garantire la loro sicurezza). La potenza francofona è storicamente legata a tutti gli Stati della regione (Nord Africa e Sahel); la Francia è legittimata ad aiutare i paesi della regione a sbarazzarsi di mafia e gruppi islamisti e ripristinare la stabilità.

Sulle rovine della Libia di Gheddafi, è evidente che altre potenze islamiche cerchino di controllare la zona islamica: di sicuro l’Algeria, con grandi ambizioni nella regione, ma anche il Qatar. L’Algeria manipola alcune frange di radicali islamici al punto di auto-infliggersi attacchi (ma dalla portata controllata: l’impianto di Amenas che rappresenta il 18% della produzione di gas algerino non è saltato o ha subito danni significativi) con lo scopo di presentarsi come una potente garanzia contro il terrorismo. L’Algeria non vuole l’Islamismo alla testa e ha ragione, ma ahimè, il suo Stato profondo contribuisce a mantenere l’incendio terrorista “a bassa intensità”, in modo che gli americani e gli europei non inizino a immaginare un cambiamento di Algeri.

Il Qatar, nel frattempo, gestisce i gruppi terroristici quasi apertamente e gioca chiaramente un ruolo destabilizzante in Mali.

Gli americani, che sono principalmente pragmatici e non rispettano che la forza soltanto, non c’è dubbio che prenderanno più in considerazione la Francia dopo la sua operazione militare in Mali e cercheranno un terreno d’intesa con lei.

Aymeric Chauprade