La Russie et l’ONU contre l’OTAN (traduzione in calce)
Publié par Xavier Moreau le 26 août 2013 dans Éditoriaux
Nous avions déjà fait un parallèle entre les faux-massacres attribués aux Serbe en Bosnie et au Kosovo, et les tentatives de montages du même type en Syrie. La manipulation des cadavres des civils, la volonté de faire fi des inspections de l’ONU, le règne absolu de la mauvaise foi et du mensonge, le soutien total au terrorisme, sont bien les marques de la diplomatie américaine.
Xavier Moreau
La question est de savoir désormais si les États-Unis vont intervenir. Le rôle de la France et de l’Angleterre n’étant important que pour donner une légitimité à cette fameuse communauté internationale, incarné en fait par les États-Unis et eux seuls.
Pour continuer notre parallèle avec le Kosovo, il faut prendre en compte plusieurs facteurs.
Premièrement, les opérations au sol au Kosovo ont été un échec. La mafia albanaise, même encadrée par les services secrets occidentaux, s’est faite laminer par les unités serbes. L’OTAN n’a jamais osé venir affronter les Serbes directement, consciente de la faible valeur combattive du soldat américain face à son homologue serbe. De plus dans le cas de la Syrie, les États-Unis n’ont pas 250.000 hommes prêts à envahir le pays comme pour l’Irak.
Deuxièmement, le bombardement par des missiles de type « Tomawak » n’aura pas plus d’effet sur l’armée syrienne que sur l’armée serbe. Rappelons que l’action de « Raytheon » avait été diminuée de moitié après les résultats de la campagne de bombardement sur la Serbie. Du point de vue militaire, ces bombardements n’auront en effet que peu d’efficacité. Les troupes syriennes combattent imbriquées avec les islamistes dans des zones urbanisées. Il restera aux Américains les bombardements pour terroriser les populations civiles, ce qui constitue leur spécialité, mais qui en Serbie a au contraire mobilisé la population contre l’envahisseur. Ils pourront cependant être utilisés pour éviter la débandade des islamistes, en leur faisant croire à une intervention américaine. L’enjeu étant d’arriver à Genève 2 avec quelque chose à négocier.
Troisièmement, les bombardements aériens à haute altitude. Ils n’auront guère plus d’efficacité que les missiles, et comme eux pourraient viser les cibles fixes des infrastructures civiles ou militaires, aéroports, centrales électriques, bâtiments administratifs ou de télévision, etc. En outre la DCA syrienne, même avec des bombardements à haute altitude, risque de faire des dégâts dans une aviation habituée à bombarder impunément les civils comme les militaires.
Quatrièmement, les bombardements d’appuis au sol. Dans ce cas-là, les pertes seront encore plus grandes, et à moins que l’armée turque envahisse la Syrie, elles seront sans effet réel sur les résultats des combats, à moins de concéder la perte de dizaines d’avions.
Cinquièmement, la suprématie aérienne. C’est un objectif auquel l’OTAN peut prétendre, avec également de nombreuses pertes à la clé, et toujours un faible impact sur les combats au sol. Le fait que le ciel serbe fut américain n’a rien changé sur les combats d’infanterie.
Sixièmement, l’action diplomatique. Ce qui fit basculer la volonté au demeurant très faible de Milošević en 1999, fut le soutien insignifiant de la Russie et pour finir, la pression de Viktor Tchernomyrdine sur le Président serbe. La Russie d’alors avait un Président malade, une oligarchie corrompue et pro-américaine et était ruinée après la crise de 1998. Seule l’action symbolique du Premier Ministre de l’époque, Evguéni Primakov, sauva en partie l’honneur de la Russie. Rappelons tout de même que Milošević obtint satisfaction sur tout ce qu’il demandait déjà à Rambouillet.
Aujourd’hui, la Russie de Vladimir Poutine est tout sauf un pays faible, et ce sont les pays occidentaux, qui sont ruinés et qui ne peuvent plus se permettre d’autres aventures militaires. Les systèmes S-300 sont sans doute déjà en Syrie, même s’ils n’ont pas encore été livrés. Dans ce cas les pertes en chasseurs bombardiers seront importantes. Le dernier sondage montre que seuls 9% de la population américaine est favorable à une intervention. Comment expliquer la mort de pilotes dans un conflit qui, une fois de plus, ne mènera qu’à une impasse ?
Si l’on part du principe, pas toujours évident, que les États-Unis sont un acteur rationnel, l’agitation actuelle ne se justifie une nouvelle fois, uniquement par le fait qu’il faut donner de l’espoir aux djihadistes, pour éviter une débandade complète, et que le conflit syrien s’arrête avant même la réunion de Genève 2. Il est possible que les menaces soient suivies de bombardements, mais leur efficacité restera limitée et risque de provoquer une escalade dans la région où l’Iran n’a pas l’intention d’abandonner son allié. Pour les États-Unis, l’enjeu est de taille, une défaite des islamistes par l’armée syrienne les privera de leur meilleur allié depuis l’Afghanistan, en passant par la Yougoslavie, jusqu’à aujourd’hui. Plus que jamais, la Russie, comme le prévoyait Emmanuel Todd en 2002, est la puissance pacificatrice nécessaire à l’ordre multipolaire, qui quoi que fassent les États-Unis, se met en place peu à peu.
Xavier Moreau
Russia e ONU contro la NATO
Pubblicato da Xavier Moreau 26 agosto 2013 in Editoriali
Avevamo già stabilito un parallelo tra i falsi massacri attribuiti ai serbi in Bosnia e in Kosovo, e i tentativi di montatura dello stesso tipo in Siria. La manipolazione di cadaveri di civili, la volontà di snobbare le ispezioni dell’ONU, il regno assoluto di malafede e inganno, il sostegno totale al terrorismo, sono appunto il marchio della diplomazia americana.
Xavier Moreau
La questione che si pone ora è se gli Stati Uniti stanno per intervenire. Il ruolo di Francia e Inghilterra non è importante se non per dare legittimità a questa famosa comunità internazionale, incarnata nella realtà dagli Stati Uniti e da loro soltanto.
Per continuare il nostro parallelo con il Kosovo si deve tener conto di diversi fattori.
In primo luogo, le operazioni di terra in Kosovo sono state un fallimento. La mafia albanese, ancorché inquadrata dai servizi segreti occidentali, si è fatta spianare dalle unità serbe. La NATO non ha mai avuto il coraggio di affrontare i serbi direttamente, coscienti del basso valore combattivo del soldato americano contro il suo omologo serbo. Inoltre, nel caso della Siria, gli Stati Uniti non hanno 250.000 uomini pronti a invadere il paese come per l’Iraq.
In secondo luogo, il bombardamento con missili di tipo “Tomawak” non avrà più effetto sul dell’esercito siriano che su quello serbo. Ricordiamo che l’azione di “Raytheon” era stata ridotta alla metà dopo i risultati della campagna di bombardamenti contro la Serbia. Dal punto di vista militare, questi bombardamenti avranno in effetti scarsa efficacia. Le truppe siriane combattono gli islamisti annidati nelle aree urbane. Non restano agli Americani che i bombardamenti per terrorizzare le popolazioni civili, la loro specialità; ma in Serbia hanno mobilitato anche la popolazione contro l’invasore. Tuttavia possono essere utilizzati per evitare lo sbandamento degli islamisti, illudendoli di un intervento americano. La finalità è quella di arrivare a Ginevra 2 con qualcosa da negoziare.
In terzo luogo, i bombardamenti d’alta quota. Non hanno maggior efficace dei missili, e come questi potrebbero colpire bersagli fissi civili o militari, infrastrutture, aeroporti, centrali elettriche, edifici amministrativi o la televisione, ecc. Inoltre, la contraerea siriana, anche con bombardamenti ad alta quota, può arrecare danni adusa a bombardare impunemente i civili come i militari.
In quarto luogo, il bombardamento di supporto a terra. In questo caso, le perdite saranno ancora maggiori, ed a meno che l’esercito turco invada la Siria, non avranno alcun effetto reale sull’esito dei combattimenti, salvo concedere la perdita di decine di velivoli.
In quinto luogo, la supremazia aerea. Si tratta di un obiettivo che la NATO può pretendere, anche in questo caso con molte perdite, e sempre con poco impatto sul combattimento a terra. Il fatto che il cielo della Serbia è stato americano non ha cambiato nulla del combattimento di fanteria.
Sesto, l’azione diplomatica. Ciò che ha fatto vacillare la determinazione in realtà molto bassa di Milošević nel 1999, è stato il supporto insignificante della Russia e infine la pressione sul Presidente serbo di Viktor Chernomyrdin. La Russia di allora aveva un presidente malato, una oligarchia filo-americano e corrotta ed era alla rovina dopo la crisi del 1998. Solo l’azione simbolica del primo ministro, al momento, Yevgeny Primakov, ha salvato in parte l’onore della Russia. Ricordo ancora che Milosevic ebbe soddisfazione su tutto quello che aveva chiesto a Rambouillet.
Oggi, la Russia di Vladimir Putin è tutto, fuorché un debole paese; sono i paesi occidentali ad essere rovinati e non possono permettersi ulteriori avventure militari. Gli S-300 sistemi sono senza dubbio già in Siria, anche se non sono ancora stati consegnati. In questo caso la perdita di cacciabombardieri sarà importante. L’ultimo sondaggio mostra che solo il 9% della popolazione degli Stati Uniti è a favore dell’intervento. Come spiegare la morte di piloti in un conflitto che, ancora una volta, saprà solo portare in un vicolo cieco?
Se si dal principio, non sempre evidente, che gli Stati Uniti sono un attore razionale, l’agitazione attuale non è giustificato ancora una volta, se non per dare speranza ai jihadisti, per evitare una disfatta completa, e che il conflitto siriano si concluda proprio prima della riunione di Ginevra 2. E’ possibile che le minacce siano seguite dai bombardamenti, ma la loro efficacia rimarrà limitata e rischia di provocare una escalation in una regione in cui l’Iran non ha intenzione di abbandonare il suo alleato. Per gli Stati Uniti, la posta in gioco è alta; una sconfitta degli islamisti da parte dell’esercito siriano li priverà del migliore alleato si dall’Afghanistan, attraverso la Jugoslavia, fino ad oggi. Più che mai la Russia, come aveva previsto Emmanuel Todd, nel 2002 , è la potenza pacificatrice necessaria all’ordine multipolare. Qualsiasi cosa facciano gli Stati Uniti, si impone è gradualmente.
Xavier Moreau