Libye : un an plus tard (point de situation le 18 février 2012) (traduzione in calce di Giuseppe Germinario)

Publié par Bernard Lugan le 19 février 2012 dans Articles – su www.realpolitik.tv

En ce premier anniversaire de l’ « insurrection libyenne », et alors qu’une « résistance verte » dont il est difficile d’évaluer la force réelle, semble être en mesure d’opérer sur la totalité du territoire, la Libye apparaît comme étant coupée en trois :

La Cyrénaïque n’accepte pas les décisions prises depuis Tripoli par le CNT. De plus, et les journalistes ne l’ont naturellement pas vu, les tensions y sont fortes entre les islamistes fondamentalistes et les membres des confréries soufies dont le poids régional est important. Les premiers pourchassent les seconds en les traitant d’hérétiques et des heurts se sont récemment produits lors des processions traditionnelles. Les fondamentalistes ont commis l’irréparable le 13 janvier, à Benghazi, quand ils ont passé un cimetière au bulldozer et profané une trentaine de tombes de saints — les marabouts du Maghreb —, dont ils ont dispersé les ossements. Pour eux, les rassemblements autour de leurs tombeaux, l’équivalent des moussem du Maroc, ne sont rien d’autre que de l’idolâtrie, donc du paganisme.

Le sud de la Libye a éclaté en deux zones qui, toutes deux, échappent totalement au CNT. Celle de l’ouest, peuplée par des Touaregs constitue la base arrière de l’insurrection qui embrase le nord du Mali depuis le mois de janvier dernier. Dans le centre/sud/est, des combats ont éclaté entre Toubou et Arabes. Comme il est peu probable que les ombrageux toubou du Tchad laissent leurs frères du Nord se faire massacrer sans réagir, un autre front risque donc de s’ouvrir avec tous les risques de contagion qui en découleraient.

La Tripolitaine est quant à elle coupée en quatre :

ñ Misrata est aux mains de milices gangsgtéro-fondamentalistes unanimement détestées. Ce furent leurs membres qui massacrèrent le colonel Kadhafi et qui tranchèrent les mains de son fils.

ñ Au Sud, la tribu des Warfalla qui, à elle seule totalise environ 30% de la population de la région, refuse de reconnaître l’autorité du CNT.

ñ Tripoli est sous le contrôle de milices rivales qui n’obéissent qu’à leurs chefs respectifs, le président du CNT, M. Mustapha Abd el-Jalil, étant quant à lui totalement impuissant.

ñ Pour le moment, les seules forces « solides » sont les milices berbères de Zentan et du jebel Nefusa. Celle de Zentan est composée de Berbères arabophones, cousins de ces Berbères berbérophones dont le centre est la ville de Zouara et qui peuplent une partie du jebel Nefusa autour de Nalout et de Yafran. Pour mémoire, les berbérophones — et non tous les Berbères —, totalisent +- 10% de la population libyenne, mais comme ils vivent à plus de 90% en Tripolitaine, ramenée à cette seule région, ils y sont +- 20%.

Les miliciens de Zentan qui détiennent Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, jouent pour le moment une subtile partie de poker menteur. Pour tenter d’y voir clair il faut avoir à l’esprit que :

  1. Les berbérophones savent que le CNT suivra une politique arabo-islamique niant leur spécificité et qu’ils n’ont donc rien à attendre de lui.
  2. Les Berbères arabophones de Zentan n’ont rien obtenu de tangible du CNT et, pour le moment, ils refusent donc de coopérer avec lui.
  3. Les Warfalla ainsi que la tribu du colonel Kadhafi, adversaires naturels du CNT, sont en attente.

Si ces trois forces qui représentent ensemble +- 70% de la population de la Tripolitaine, s’unissaient, elles en prendraient facilement le contrôle. Or, avec Seif al-Islam, les Zentaniens ont dans leur jeu une carte maîtresse, ce dernier étant en mesure de leur apporter l’appui outre des Warfalla et des Kadhafa, celui également des Touaregs et des Toubous. Le seul problème est que la justice internationale a émis contre lui un mandat d’arrêt.

C’est autour de ces données complexes et mouvantes qu’un âpre et discret marchandage a lieu en ce moment en Libye. A suivre…

Bernard Lugan – 18/02/2012
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Libia: un anno dopo (situazione punto 18 Febbraio 2012)

Pubblicato da Bernard Lugan 19 Febbraio 2012 in Articoli –

Libia: un anno dopo (situazione punto 18 Febbraio 2012)

Nel primo anniversario della “rivolta libica”, e mentre una “resistenza verde”, di cui è difficile valutare la vera consistenza, sembra essere in grado di operare su tutto il territorio, la Libia sembra essere tagliata in tre:

La Cirenaica non accetta le decisioni prese dal CNT dopo la presa di Tripoli. Inoltre, naturalmente i giornalisti non hanno visto, ci sono forti tensioni tra fondamentalisti islamici e membri delle confraternite sufi il cui peso regionale è importante. I primi danno la caccia ai secondi trattandoli come eretici; scontri si sono verificati di recente nelle tradizionali processioni. I fondamentalisti hanno commesso l’irreparabile il 13 gennaio a Bengasi, quando hanno spianato con bulldozer un cimitero e dissacrato trenta tombe dei santi: i Marabutti del Maghreb e ne hanno disperso le ossa. Per loro, il raccoglimento attorno alle loro tombe, l’equivalente dei moussem del Marocco, non sono altro che idolatria, quindi paganesimo.

La Libia meridionale è spaccata in due zone, entrambe totalmente sfuggite al CNT. Quella occidentale, abitata dai Tuareg, è la retrovia dell’insurrezione che ha travolto il nord del Mali dallo scorso gennaio. Nel centro / sud / est, sono scoppiati scontri tra arabi e Toubou. Poiché è improbabile che i suscettibili Toubou del Ciad lascino i loro fratelli del Nord farsi massacrare senza reagire, un altro fronte rischia quindi di aprirsi con tutti i rischi di contagio che potrebbero scaturire.

Tripolitania, a sua volta è suddivisa in quattro:

lMisurata è nelle mani delle milizie gangstero-fondamentaliste universalmente odiate. Sono stati loro membri a massacrare il colonnello Gheddafi e a tranciare le mani a suo figlio.

lNel Sud, la tribu dei Warfalla la quale da sola rappresenta circa il 30% della popolazione della regione, si rifiuta di riconoscere l’autorità del CNT.

lTripoli è sotto il controllo delle milizie rivali le quali non obbedisco che ai loro rispettivi leader; il presidente del CNT, Mr. Mustafa Abdel-Jalil, è totalmente impotente.

lPer ora, le uniche forze “solide” sono le milizie berbere di Zentan e del Jebel Nefusa. Quelle di Zentan sono composte da berberi di lingua araba, cugini di quei berberi il cui centro è la città di Zouara e che abitano una parte del Jebel Nefusa intorno Nalout e Yafran. Per la cronaca, i Berberi di madrelingua berbera – non tutti i Berberi- costituiscono il10% della popolazione della Libia, ma vivono per il 90% in Tripolitania; ne costituiscono quindi + – 20%.

I miliziani di Zentan che detengono Zentan Seif al-Islam, figlio del colonnello Gheddafi, al momento giocano una sottile mano di poker. Nel tentativo di vedere chiaramente, bisogna tenere a mente che:

  1. I berberi berberofoni sanno che il CNT seguirà una politica arabo-islamica tendente a negare la loro specificità; non hanno, quindi, niente da aspettarsi da  esso.
  2. I berberi arabi di Zentan non hanno ottenuto niente di tangibile dal CNT e, per ora, quindi, si rifiutano di collaborare con esso.
  3. I Warfalla e la tribù del colonnello Gheddafi, avversari naturali della CNT, sono in attesa.

Se queste tre forze, le quali insieme rappresentano + – 70% della popolazione della Tripolitania, si dovessero unire, prenderebbero facilmente il controllo del paese. Ora, con Seif al-Islam, i Zentaniani dispongono nel loro gioco di una carta vincente, in grado quest’ultima di procurare loro il sostegno dei Warfalla e dei Kadhafa, ma anche quello dei Tuareg e Tubu. L’unico problema è che la giustizia internazionale ha emesso contro di lui un mandato d’arresto.

Attorno a questi dati complessi e instabili si svolge in questo momento una contrattazione aspra e discreta in Libia. A seguire…

Bernard Lugan – 18/02/2012 
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