Que se passe-t-il vraiment à Tombouctou ? Point de situation et d’explication
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Publié par Bernard Lugan le 4 juillet 2012 dans Articles
Que se passe-t-il vraiment à Tombouctou ? Point de situation et d’explication, par Bernard Lugan
La situation à Tombouctou doit être analysée en termes militaires et en termes politico-religieux.
1) Le point de situation militaire
Au mois de janvier 2012, de retour de Libye, les Touaregs du MNLA culbutent l’armée malienne puis ils proclament l’indépendance de l’Azawad. Profitant de l’aubaine, les islamistes d’Al Qaida et de ses diverticules régionaux se joignent au mouvement avec des objectifs totalement différents puisqu’ils prônent la création d’un califat transnational. Ils sont aidés par un dissident touareg qui fonde le mouvement Ansar Dine constitué au départ par une fraction touareg ifora à laquelle se joignent des combattants islamistes arabes ou sahéliens.
Alors qu’il était primordial de soutenir le MNLA qui, seul, pouvait localement faire obstacle aux islamistes, nous avons au contraire laissé ces derniers se renforcer et cela jusqu’au moment où, étant en position de force, ils chassèrent les Touaregs de la région du fleuve Niger. Aujourd’hui, la fraction touareg d’Ansar Dine a très largement rejoint le MNLA qui s’est replié vers la frontière algérienne, dans la région de Kidal. Ansar Dine n’est donc plus un mouvement touareg, mais une milice islamiste.
Nous sommes désormais, et à ce jour, en présence de deux ensembles qui se combattent, les Touaregs et les islamistes. Numériquement, ces derniers ne sont qu’une poignée, entre 300 et 500, mais ils sont fortement armés grâce au pillage des arsenaux libyens et ils détiennent des otages européens et algériens.
2) Le point de situation politico-religieux
Les destructions opérées à Tombouctou par les miliciens islamistes répondent moins à l’inscription des richesses architecturales de la ville à l’inventaire de l’UNESCO qu’à une réaffirmation classique d’un courant fondamentaliste bien connu dans l’islam et qui impose de lutter contre toutes les résurgences ou survivances du paganisme.
Or, à Tombouctou, la population va prier autour des tombeaux de saints locaux pour leur demander la guérison ou la réussite. Ceci est considéré par les fondamentalistes comme une forme d’idolâtrie qu’il importe d’éradiquer avec la plus grande fermeté car Allah, dieu unique qui seul mérite prière et invocation, interdit de demander à d’autres ce qui ne relève que de Lui. Ce sont les tombeaux de ces saints qui sont actuellement détruits et non les mosquées. Cependant, certaines de ces dernières parmi les plus célèbres abritent elles aussi des tombeaux qui vont être rasés.
Face à cette situation qui menace de dégénérer, que convient-il de faire ? Pouvons-nous laisser se développer un califat fondamentaliste en zone sahélienne ?
- Comme je le préconise depuis le début de la crise (voir mes précédents communiqués), il conviendrait d’aider les Touaregs dans leur combat contre les islamistes.
- Il est en même temps nécessaire de convaincre Bamako que le Mali « unitaire » n’existera jamais plus -il n’a d’ailleurs jamais existé-, et qu’il est donc urgent de penser à une nouvelle organisation constitutionnelle et territoriale qui permettrait de faire revenir les Touaregs sur leur déclaration unilatérale d’indépendance en échange d’une très forte décentralisation.
- Une intervention de la CEDEAO permettrait certes de reprendre Tombouctou et Gao, mais les islamistes se disperseraient aussitôt dans le désert où ils deviendraient alors insaisissables. Sauf si les Touaregs, bien conseillés, étaient en mesure de leur couper le repli vers le Nord…et nous en revenons à ma première proposition.
En définitive, les exactions des islamistes devraient servir la cause des Touaregs puisqu’ils détiennent la solution du problème ; mais il faudra que les responsables politiques européens pathétiquement cramponnés à des analyses régionales obsolètes se décident enfin à ouvrir les yeux.
Bernard Lugan – 04/07/2012
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Che cosa succede realmente in Timbuktu? Rapporto sullo stato
Pubblicato da Bernard Lugan 4 Luglio 2012 in Articoli
Che cosa succede realmente in Timbuktu? Rapporto sullo stato e la spiegazione, da Bernard Lugan
La situazione a Timbuktu deve essere analizzata negli aspetti militari e politico-religiosi.
1) Il punto della situazione militare
Nel gennaio 2012, di ritorno dalla Libia, i Tuareg del MNLA Mali travolgono l’esercito del Mali per poi proclamare l’indipendenza del Azawad. Approfittando del colpo di fortuna, gli islamisti di Al Qaeda e le sue prominenze regionali si uniscono al movimento ma con obiettivi totalmente diversi visto che sostengono la creazione di un califfato transnazionale. Sono aiutati da un Tuareg dissidente che ha fondato il movimento Ansar Dine inizialmente costituito da una frazione touareg degli IFORA cui si uniscono combattenti islamici arabi o saheliani.
Mentre era importante sostenere il MNLA, che solo potrebbe ostacolare sul posto gli islamisti, noi invece abbiamo permesso a questi ultimi di rinforzarsi sino a quando, raggiunta una posizione di forza, hanno cacciato fuori della regione del fiume Niger i Touareg. Oggi, la frazione tuareg di Ansar Dine ha in gran parte aderito al MNLA che ha ripegato verso il confine con l’Algeria, nella regione di Kidal. Ansar Dine non è più un movimento Tuareg, ma una milizia islamista.
Siamo ora, a tutt’oggi, in presenza di due gruppi in lotta: i Tuareg e gli islamisti. Numericamente, questi ultimi sono solo un pugno di persone, tra 300 e 500, ma sono pesantemente armati grazie al saccheggio degli arsenali libici e detengono ostaggi europei e algerini.
2) Il punto della situazione politico-religiosa
Le distruzioni operate dalla milizia islamica corrispondono meno alla registrazione dei tesori architettonici della città secondo l’inventario dell’UNESCO che a una riaffermazione classica di una tendenza fondamentalista ben conosciuta nell’Islam la quale impone di lottare contro tutte le risorgenze o sopravvivenze del paganesimo.
Tuttavia, in Timbuktu, la gente va a pregare sulle tombe dei santi locali per chiedere loro la guarigione o il successo. Questo è considerato dai fondamentalisti come una forma di idolatria da sradicare con la più grande fermezza in quanto Allah, unico Dio, è il solo degno di preghiera e di invocazione; vieta di chiedere ad altri ciò di cui è soltanto Lui responsabile. Sono le tombe di quei santi che vengono distrutti, non le moschee. Tuttavia, alcune di queste tra le più famose ospitano esse stesse tombe che stanno per essere rase al suolo.
Di fronte a questa situazione che rischia di degenerare, cosa si dovrebbe fare? Possiamo lasciar sviluppare un califfato fondamentalista nel Sahel?
- Come ho preconizzato dall’inizio della crisi (si vedano i miei precedenti comunicati), si dovrebbero aiutare i Tuareg nella loro lotta contro gli Islamisti.
- È al contempo necessario convincere Bamako che il Mali ” unitario ” non esisterà mai più – in realtà non è mai esistito -, e che è dunque urgente pensare a una nuova organizzazione costituzionale e territoriale che consenta ai Tuareg di ripensare alla loro dichiarazione unilaterale di indipendenza in cambio di un deciso decentramento .
- Un intervento della CEDEAO consentirebbe certamente di riprendere Timbuktu e Gao, ma gli islamisti si disperderebbero talmente nel deserto da diventare inafferrabili. A meno che i tuareg, ben consigliati, siano messi in condizione di tagliare la ritirata verso nord e t … torniamo alla mia prima proposta.
In definitiva, le atrocità degli islamisti dovrebbe servire la causa dei Tuareg dal momento che la soluzione è nelle loro mani; ma occorrerebbe che i politici europei pateticamente aggrappati ad analisi regionali obsolete finalmente si decidano ad aprire gli occhi.
Bernard Lugan – 2012/04/07
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